25 Novembre 2012, journée internationale de lutte contre les violences faites aux femmes :
la société doit reconnaître la légitimité de ce combat.
En France, à l’heure actuelle, une femme meurt tous les deux jours et demi sous les coups de son conjoint, et 75 000 femmes ont été victimes de viol l’an dernier. Des chiffres accablants qui ne cessent malheureusement pas d’augmenter. Le nouveau gouvernement va bientôt légiférer. C’est une bonne chose car les lois sont incomplètes. L’ordonnance de protection, par exemple, ne protège que les victimes de violences conjugales et menacées de mariage forcé. Autre lacune, un procureur peut encore obliger une femme qui a porté plainte pour violences conjugales à aller, sous l’égide d’un médiateur, se réconcilier avec celui qu’elle accuse (la médiation pénale). Or, si l’on s’appuie sur la réalité des violences vécues par les victimes, on se rend compte à quel point les réticences et résistances de nombre de législateurs et de représentants des pouvoirs publics sont le reflet de l’idéologie patriarcale. C’est pourquoi il faut démontrer une véritable volonté politique.
Dès lors, il ne faut laisser de côté aucun « aspect » des violences : éducation, sensibilisation du public, éducation non sexiste, formation des professionnels, social, de santé, de solidarité, d’accompagnement, répressif, judiciaire, institutionnel, de procédure pénale. Bref il faut une loi globale, une loi-cadre. Il faut en outre s’assurer que ces lois soient appliquées et que les associations féministes qui soutiennent les femmes puissent continuer à travailler. Et pour tout cela, il faut évidemment de véritables moyens !!
NOS REVENDICATIONS : Parce que les violences ne doivent pas être une fatalité pour les femmes, nous exigeons, comme en Espagne une loi cadre contre les violences faites aux femmes qui donne toute sa cohérence à la législation en vigueur et qui marque un pas décisif.
Elle comprendra notamment des campagnes d’information, de sensibilisation pérennes auprès de tous les publics et professionnels concernés, et la mise en place d’une véritable éducation non sexiste à tous les stades de l’éducation nationale. Mais aussi, la possibilité que l’ensemble des femmes en danger soient protégées, de par la loi, notamment par une réelle politique de logements prioritaires et par la création de structures d’accueil d’urgence. L’ordonnance de protection doit pouvoir bénéficier à toutes. L’impossibilité de l’emploi de la médiation pénale dans toute affaire de violences conjugales doit être mise en place.
Nous exigeons la mise en œuvre d’une véritable politique abolitionniste, reconnaissant la prostitution comme une violence, incluant une vraie réinsertion des personnes prostituées, l’abolition du délit de racolage, et une politique de responsabilisation par la pénalisation du client.
Nous exigeons que des moyens soient dégagés pour permettre un contrôle de l’application des lois sur les violences faites aux femmes ainsi que la mise en place d’un Observatoire national des violences qui étudie, impulse, évalue les politiques menées.
Nous exigeons que les associations féministes conservent les missions de service public auprès des victimes qui leur sont conférées, ce qui implique non seulement le maintien des moyens financiers qui leur étaient accordés mais aussi leur augmentation. Il est hors de question que l’État se désengage ! Si des missions de service public sont transférées aux Collectivités territoriales, le budget doit suivre !
Depuis Mai, « le changement, c’est maintenant » : au gouvernement de le prouver en faisant appliquer une vraie loi cadre contre les violences faites aux femmes !
Collectif Droits des Femmes 65.
www.droitsdesfemmes65.org
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